Interview de Marie-Charlotte Devise, directrice de Clichés Urbains
Oya Agency soutient les projets à impact positif.
Clichés Urbains est une association basée dans le 19e. Créée en 2008, elle a pour mission d’animer des ateliers et des animations photographiques articulés autour d’une pédagogie ludique et d’une démarche de proximité auprès du jeune public, largement représenté dans ce quartier prioritaire de la ville de Paris.
En 2018, afin de faire face à des problèmes financiers critiques pour la survie de l’association, Marie-Charlotte Devise - sa directrice, a pu bénéficier des conseils et de l’accompagnement d’Estelle Barthelémy. Voici cette expérience qu’elle nous partage aujourd’hui.
Céline COCHELIN - Bonjour Marie-Charlotte Devise ! Alors, comment se porte l’association Clichés Urbains, presque deux ans après le début de la mission d’Oya Agency ?
Marie-Charlotte Devise - La mission a débuté en janvier 2019 et s'est terminée fin juin 2019. Nous venons de terminer la clôture des comptes 2020 et sommes heureux de constater que nous avons très bien résisté à la crise.
Je pense que c’est parce que nous sommes très petits et donc adaptables. Il y a eu des efforts incroyables pour décliner nos ateliers de mille et une façons. Par exemple, il y a eu la création de BD pour les plus petits. Pour les ados, nous avons organisé des petits séjours individuels et en petit groupe.
Nous avons décidé de prendre la responsabilité de le faire. Nous n’avions plus accès à nos structures, il fallait faire quelque chose. Nous avons pu réussir nos projets jeunesse en travaillant 2 fois plus. Nous avons déployé toutes nos actions en prenant en considération les gestes barrières. Nous avons travaillé sans discontinuer tout l’été, et à chaque fois que c'était possible. Je suis restée à Paris un mois et demi de plus pour développer l’association.
Une des préconisations d’Estelle était d’embaucher. Voilà qui est fait ! En 2021, nous sommes 3 salariés à temps plein ! Nous avons même été 4 cet été.
Le prévisionnel estimé avec Estelle a été dépassé. Nous clôturons l’année avec 145 Mille Euros de CA soit plus +15 par rapport à 2019. C’est le plus gros de toute notre vie !
En 2019 (année de l’intervention d’Estelle) Nous avons réalisé 126 mille euros de CA soit + 36 % de plus par rapport à 2018 qui comptait 92 milles euros de CA !
CC - Quelles sont les actions impulsées par Estelle qui ont le plus porté leurs fruits, malgré la COVID ?
MD - D’un point de vue administratif, le fait d’avoir mieux structuré l’association a été et est très précieux.
Sur recommandation d’Estelle, nous avons fait appel à une prestataire externe en compta et RH, Mélanie de Quali Office (ex. Mozaik RH). En plus d’être une vraie professionnelle, elle a les bonnes compétences pour travailler pour les associations. Il ne faut pas se le cacher, avoir une personne qui allie le professionnalisme avec la connaissance des rouages du milieu associatif, ça change la vie.
Durant sa mission, Estelle m’a conseillé d’un point de vue stratégique. Elle m'a aidé à y voir plus clair. Cela a permis de se structurer. Aujourd’hui, j’évalue chaque projet de façon rationnelle en termes de temps et de coût. Ainsi, je rédige des propositions plus logiques et fatalement un plus chères (mais équilibrées budgétairement). Elle a aussi préconisé d’aller démarcher plus de quartiers et plus de bailleurs. Mécaniquement, nous avons eu plus de prestations. Enfin, Estelle m’a également engagé à travailler davantage les relations publiques. Il reste ce volet de prospection commerciale à développer plus et mieux.
CC - Comment rebondissez-vous pour vous adapter aux contraintes de la COVID ?
MD - C’est indéniable, pour Clichés Urbains comme pour tout le monde, nous ne pouvons plus travailler ensemble dans la même pièce. Heureusement, l’association était déjà plus ou moins au point car tous les outils numériques étaient en route et en place.
Ce point de structuration générale faisait partie de la démarche de professionnalisation globale promue par Estelle.
CC - Comment avez-vous vécu les 4 jours de mission d’Estelle au sein de l’association ?
MD - Estelle a ventilé ces 4 jours en plusieurs interventions. Cela a permis de se voir durant une période assez longue. Nous avons dispatché ce temps en réunions de 2 heures durant 8 à 10 semaines. En parallèle, Estelle et moi travaillions en dehors de ces séances de travail pour produire des livrables. On a avancé sur 6 mois, en fonction des plannings et des avancements.
Estelle a toujours été très impliquée et est allée au-delà de la durée contractuelle. Par exemple, elle a suggéré de célébrer les 10 ans de l’association car c’était cohérent avec l’envie de célébrer les succès et mettre à l’honneur l’ensemble de l’écosystème de Clichés Urbains, même si sa mission était terminée.
CC - 4 jours d'intervention vous ont-ils paru suffisants ?
MD - J'aurais bien continué sur un rythme indéfini ! Quand c’est bien et utile, on n’a pas envie que ça se termine !
Pour ce type de projet, il faut être accompagné par quelqu’un comme Estelle qui a beaucoup d’expérience, beaucoup de réseaux, etc.
Après, j’ai conscience que c’est déjà “vachement” bien tout ce qu’on a réussi à faire sur, “soi-disant”, 4 jours de travail ! C’est déjà très conséquent.
Vous savez, je vais vous faire un aveux. Là, typiquement, je vais re-demander un DLA car nous sommes prêts à passer à l’action. On peut encore maximiser d’un point de vue territorial et trouver de nouveaux clients bailleurs. En investissement, j’aimerais pouvoir encore embaucher.
Pour faire un vrai GAP, il faudrait développer un nouveau business modèle sur les acquis : recueil pédagogique et stock d’images. Ce qui serait logique serait d’obtenir un label de formateur pour essaimer le projet. Concrètement, cela veut dire : faire des formations professionnelles pour les éducateurs, intégrer les espaces numériques de travail dans les écoles ou les universités, faire des cours en ligne. Nous l’avons déjà expérimenté l’année dernière avec des étudiants du CROUS, nous savons faire. Nous pourrions aussi proposer des ateliers numériques en marque blanche, on les adapterait aux besoins.
Par rapport à nos concurrents, notre avantage est de créer des images qui ont du sens en offrant des techniques créatives rigolotes et en même temps citoyennes. Pour ce nouveau développement, avoir Oya Agency serait un soutien indéniable !
CC - Pourquoi avoir choisi Oya Agency ?
MD - J’ai choisi Estelle Barthelémy parce que sa proposition et sa personnalité me semblaient plus adaptées. Ce qui m’a accroché par rapport aux autres, c’est qu’elle était la plus pertinente. Elle connaissait mieux le format d’association, la logique d’accompagnement sur le long terme et cette façon de pousser les projets. J’ai beaucoup aimé aussi la logique d’accompagnement qu’elle proposait. Par ailleurs, j’en avais entendu beaucoup de bien .
CC - Qu’aimeriez-vous dire à Oya Agency ?
MD - D’abord, je lui dirai merci Estelle de t’être impliquée, intéressée à ce point à Clichés Urbains. Oya Agency est une structure qui allie à la fois des compétences d’une grande humanité, un engagement certain et une familiarité avec les enjeux des milieux populaires.
Elle comprend le contexte et en même temps, elle possède le côté hyper business ! C’est très utile surtout dans le milieu associatif. Elle est très à l’aise en relations publiques. Elle est généreuse. Elle impulse des rencontres de façon vraiment spontanée, sans rien attendre en retour. Elle s’est impliquée avec du cœur.
C’est hyper précieux de trouver quelqu’un qui ait à la fois la légitimité de terrain et les compétences sur la dimension business. Elle, elle arrive à le faire.
Merci Marie-Charlotte Devise.
Interview réalisée par Céline Cochelin sur Google Meet le 26 janvier 2021.
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